Le marché de la musique enregistrée à l’équilibre au premier semestre

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L’inversion redoutée de la courbe de croissance du marché de la musique enregistrée ne s’est pas produite au cours du premier semestre. En cette rentrée d’incertitudes, les indicateurs relatifs à la consommation de la musique apportent leur lot d’optimisme. Encore et toujours grâce au streaming.

Le marché de la musique enregistrée s’est stabilisé à l’issue du premier semestre avec un chiffre d’affaires de 279 millions d’euros (+0,4%). La dynamique est sans surprise loin de celle de l’an dernier, où la croissance s’élevait à 12,7% au premier semestre. En hausse de 20,7%, le streaming a généré 212,6 millions d’euros soit ¾ des revenus du marché. Une progression dans une moindre mesure qu’en 2019 où la croissance était de 28%. Mais suffisante pour absorber les pertes liées à la crise sanitaire et économique au premier semestre. En tout état de cause, le streaming poursuit bel et bien sa percée dans les habitudes de consommation, sur le segment du payant comme du gratuit. Le nombre d’écoutes mensuelles, qui a doublé en trois ans, est passé de 3 à 7 milliards au titre du mois de juin. Globalement, le volume de streams au premier semestre a augmenté de 23% en un an, passant de 33,3 à 40,5 millions. Avec en son sein, pas moins de 32 millions de streams liées aux abonnements payants. L’an prochain, le volume de streams payants franchira donc la barre de 40 millions. Toujours au cours du premier semestre, le streaming par abonnement a généré 173 millions d’euros de revenus (+24,5%), ce qui représente environ 2/3 du chiffre d’affaires du marché. Avec pour principaux effets un changement des habitudes de consommation et une frilosité des annonceurs, la crise a en revanche bridé la croissance du streaming audio et vidéo financé par la publicité. La croissance des revenus sur le streaming financé par la publicité est passée de 45% au premier semestre 2019 à 5% en 2020. Le streaming vidéo a franchi la barre des 20 millions d’euros de revenus (+3,3%).

Vers une 4ème année de croissance

Le SNEP justifie ce « ralentissement brutal de la croissance retrouvée ces dernières années » par « la crise sanitaire et notamment la période de confinement ». Le chiffre d’affaires des ventes physiques et quant à lui passé de 88 à 56 millions d’euros (-36,8%). Une chute libre qui s’explique évidemment par la fermeture des enseignes commercialisant de la musique (FNAC, Cultura, Espaces culturels, etc.). Pour rappel, 50 millions d’euros de pertes liées au confinement avaient été enregistrées d’après le SNEP. Le chiffre d’affaires mensuel des ventes physiques, oscillant entre 20 et 30 millions d’euros, a été bien inférieur durant les mois de mars à mai pour tomber à moins de 5 millions en avril, avant de repasser au-dessus de la barre des 20 millions d’euros en juin. Une reprise qui va mécaniquement se poursuivre et s’intensifier, les mois d’octobre, novembre et décembre et surtout la période des fêtes de fin d’année étant la période de ventes d’albums la plus importante de l’année. Et dans le même temps, les nombreuses sorties d’albums notamment dans les musiques urbaines devraient booster la consommation de la musique en streaming. Le marché de la musique enregistrée reprend progressivement sa dynamique de croissance d’avant-crise.

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