Le Bureau Export monte en gamme pour répondre aux besoins des professionnels de la musique et du live made in France

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Un des rares enjeux faisant l’unanimité au sein de la filière musicale. Le rôle de l’export en tant que relais de croissance pour le marché de la musique enregistrée n’a cessé d’être conforté ces dernières années. Et malgré le retour de la croissance sur le marché français, il reste une priorité commune de la filière compte tenu de la légère courbe de croissance enregistrée l’an dernier en France. D’autant que l’évolution des habitudes de consommation sur les marchés étrangers avec le streaming et la capacité à toucher de larges audiences sur les réseaux sociaux facilitent l’émergence sur des marchés étrangers particulièrement hermétiques comme les pays anglo-saxons. Dans le secteur live, sur une dynamique de croissance depuis plusieurs années, l’export est aussi plus jamais au centre des priorités des professionnels, là-encore en quête de valeur ajoutée pour les projets des artistes. Autant d’attentes qui ont conduit le Bureau Export à se restructurer pour converger avec les besoins de la filière musicale, 25 ans après sa création.

Le Bureau Export monte en gamme pour accompagner l’ambition internationale de la musique made in France. Les succès récents de Christine and the Queens, Jain, ou encore MHD, des artistes qui ont d’ores-et-déjà plusieurs dates de prévues à l’étranger cette année, ont confirmé la capacité de la musique française à émerger sur des marchés étrangers. Mais international et concurrence vont de pair. L’export est loin d’être un aspect parmi les plus simples du métier de producteur ou d’éditeur. Au-delà du fait de devoir recommencer tout un travail de développement, avec la principale difficulté que chaque marché est différent, s’ajoutent les coûts de promotion et marketing pour la musique enregistrée, et pour le secteur du live, les difficultés d’ordre administratif et fiscal. «  Globalement l’on peut distinguer deux modèles sur l’export : un modèle de construction par le maillage des territoires avec des concerts qui permettent d’augmenter le rayonnement de l’artiste et de sa musique (albums, singles, clips, etc.), et un modèle par le streaming qui engendre des concerts et tournées à l’étranger ou encore des programmations en festivals  » explique Marc Thonon, Directeur Général du Bureau Export. Les attentes des adhérents, qui sont désormais plus de 500, ont évolué et augmenté et le Bureau Export s’attèle à s’y adapter. Après la réforme de la gouvernance opérée par Marc Thonon à son arrivée pour davantage de lisibilité, l’entité chargée de la promotion de la musique française à l’étranger vient d’achever une refonte de son organisation en trois pôles. Le Secrétariat Général, comprenant la gestion, les ressources, le juridique et relations institutionnelles, et placé sous la responsabilité de Romain Laleix, coopère avec le pôle Développement numérique, études et communication chapeauté par Corinne Sadki. En parallèle, les synergies entre le bureau de Paris et les antennes (New-York, Londres, Berlin, Sao Paulo) sont développées par les deux pôles métiers pour les musiques actuelles et le classique & jazz. Leurs responsables, comme Françoise Clerc pour le pôle Classique et jazz, supervisent maintenant les chefs de projets sur les esthétiques de leur portefeuille respectifs à Paris comme dans les antennes du Bureau Export. De quoi proposer un accompagnement complet des adhérents et des projets. «  Nous nous appliquons à répondre aux problématiques qui se posent pour les professionnels des trois métiers, édition, production de phonogrammes et production de spectacles. L’une des premières attentes de nos adhérents porte sur notre capacité à les mettre en relation avec les bons interlocuteurs, quels que soient leur métier, et ce sur tous les territoires  » précise Marc Thonon. 

Stratégie 

Le Bureau Export étoffe ses services pour consolider sa valeur ajoutée auprès de ses adhérents. L’édition, qui représente plus d’1/3 des revenus de la musique made in France à l’étranger, fait partie des priorités du moment. «  Nous consultons beaucoup nos adhérents pour connaître et suivre leurs besoins. Nous travaillons donc sur un programme d’aide pour les éditeurs parce qu’il y a une nouvelle génération désireuse d’envoyer leurs créateurs dans des songwriting camp ou dans des salons où on peut obtenir des synchros. Un programme pour les spectacles musicaux est également à l’étude  » confirme son Directeur Général. Et le Bureau Export peut s’appuyer sur un relais de diffusion large avec ses antennes situées notamment à New York, Londres, Berlin et Sao Paolo. «  Le nouveau programme à venir sur l’édition est d’ailleurs une proposition de notre antenne de Londres dirigée par Sylvain Thollon. Sur le périmètre édition, nous souhaitons mettre l’accent sur la spécificité des programmes avec notamment des séminaires d’écriture, comme on l’a fait récemment à Londres avec des éditeurs français, anglais, allemands, scandinaves, polonais  » ajoute son Directeur Général. Une volonté nécessaire à la compétitivité des acteurs français sur la scène internationale et qui réclame des moyens supplémentaires. «  Sur les aides financières, le Bureau Export est passé en deux ans de moins de 600 000 euros à 1,5 million d’euros. Nous estimons qu’il faudrait monter à 4 millions d’euros pour parvenir répondre à toutes les demandes  » détaille Marc Thonon. C’est dans cette optique qu’un plan stratégique portant notamment sur le rehaussement des budgets dédiés aux programmes d’aides est à l’étude. L’attractivité des projets et des acteurs de la filière made in France est aussi des autres aspects retravaillés ces derniers mois. Une stratégie qui s’est matérialisée dès le début de l’année avec la première édition des Bureau Export Days, où 35 professionnels nord-américains, asiatiques ou encore européens ont été reçus par une centaine de professionnels français à Paris. Au total, pas moins de 960 rendez-vous ont été recensés par l’équipe du Bureau Export. Des rencontres qui se sont soldées par des opportunités concrètes, dont l’une des plus récents porte sur la Corée du Sud pour un artiste. Mais l’étranger est par définition le terrain d’action de prédilection de l’organisme qui a la qualité d’être l’un des seuls à réunir la quasi-totalité des partenaires de la filière, ce qui lui vaut d’ailleurs d’être qualifié d’ «  embryon du Centre National de la Musique  » notamment par son Directeur Général. L’un des prochains grands rendez-vous orchestré par le Bureau Export aura donc lieu sur un territoire étranger dans quelques mois avec un plateau d’artistes labellisé autour de What The France, les playlists créées pour valoriser la musique made in France sur les plateformes de streaming auprès des publics des marchés étrangers.

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