Jérôme Delhaye – Reed MIDEM : « MIPCOM, MIPTV et MIDEM sont des marchés sans équivalents »

7
minutes
érôme Delhaye, Directeur de la division Entertainment au sein de Reed Midem

Les évènements organisés par Reed MIDEM rythment l’année pour les industries de contenus avec le MIPCOM et le MIPJunior en octobre, le MIPTV, MIPFormats et MIPDOC en avril, et le MIDEM en juin. Outre la forte venue d’acheteurs, de vendeurs et de producteurs, la présence des leaders historiques et maintenant des plateformes consolide le leadership de Reed MIDEM dans l’organisation de marchés internationaux. Les salons liés à l’entertainment représentent 50% de l’activité de Reed MIDEM. Trois des salons Reed Midem sont dans le top 5 des 500 événements organisés le groupe Reed Exhibitions, avec le MIPCOM classé 2ème et le MIPTV parmi les 5 premiers. A l’occasion du MIPCOM, Jérôme Delhaye, Directeur de la division Entertainment, passe en revue les grands axes de l’écosystème des évènements de Reed MIDEM, et de la stratégie pour pérenniser ses marques et rester en totale convergence avec les attentes du marché.

 CultureBiz : Pouvez-vous dresser le bilan des éditions de la saison 2016-2017 ?

Jérôme Delhaye : Nous faisons un bilan très positif de la saison écoulée au vu de la satisfaction des exposants et des participants. Nous avons constaté une augmentation de la satisfaction pour tous nos évènements, et nous nous réjouissons de cet engouement. Au global, nous avons enregistré une augmentation de la fréquentation des marchés, impulsée par le MIPCOM (14 000), la stabilité du MIPTV (10 500) et du Midem (4 400). L’un des temps forts du MIPTV a été l’annonce de CANNESERIES. Nous sommes d’ailleurs dans la phase de préparation de cet évènement qui sera adossé au MIPTV. A propos de MIPDoc et MIPFormats, des records de participation sont réalisés chaque année. Le fait que ces évènements soient ciblés et dédiés à des communautés contribue à augmenter l’engouement qu’il y a autour. En dehors de la France, nous avons lancé MIP China à Hangzhou, évènement qui nous permet d’accompagner nos clients en quête de partenaires en Chine, et qui a aussi été un succès sur le plan de la satisfaction. Ensuite, on voit qu’il y a un vrai regain d’attraction pour le Midem, qui a été plein d’énergie en 2017 avec des temps forts qui en ont fait la meilleure des éditions de ces dernières années.

Comment se déclinent les modèles de financement respectifs des différents marchés ? Ont-ils des spécificités du fait de leurs jauges variées, sachant que le Midem est financé à 50% par le sponsoring et les recettes des accréditations ?

Ce que je peux dire, c’est que chaque évènement a un modèle économique différent en fonction de sa taille. Les apports entre sponsoring, recettes des ventes de stand et recettes des accréditations varient en fonction des marchés, certains sont plus financés par le sponsoring, d’autres par les stands, d’autres par les visiteurs. Notre but premier est d’étendre et pérenniser les marques, de satisfaire nos clients. Notre priorité est vraiment de déceler un besoin dans un secteur et une industrie et d’y répondre par un événement fédérateur avec des temps de rencontre et d’échanges pour les créateurs, producteurs et diffuseurs, comme nous l’avons fait récemment avec le MIPFormats par exemple.

« Nous continuons d’investir dans le MIDEM »

CANNESERIES sera adossé au MIPTV en avril 2018. Pouvez-vous préciser les raisons de ce partenariat, et les synergies à venir ?

Intégrer un aspect plus créatif au sein de MIPTV était un axe de notre stratégie depuis plusieurs années. Cela s’est fait par étape, avec un sommet sur la coproduction, les ‘World Première TV Screenings’ puis les ‘MIPDrama Screenings’ il y a deux ans. CANNESERIES et MIPTV proposeront un festival international à côté d’un marché qui fédère toute l’industrie de la télévision et des plateformes numériques. Cette offre qui se déroulera dans la ville de Cannes, mondialement connue pour ses événements d’« Entertainment » sera unique.

Le Festival va présenter les dix nouvelles, meilleures séries au monde, et chaque année, le MIPTV attire et réunit les acheteurs qui comptent le plus sur le marché en plus des autres acteurs qu’ils soient créateurs, distributeurs ou financiers. C’est une vraie valeur ajoutée pour ceux qui viendront présenter leurs séries. On l’a vu au MIPTV 2017, la série ‘Jailers’ (Brésil) a eu des retombées immédiates après le MIPDrama Screenings en termes de visibilité et de discussions pour des acquisitions.

Notre partenariat inclut le lancement d’un nouvel événement In Development qui aura lieu pendant MIPTV. Cet événement est destiné à soutenir les projets en quête de financement ou de partenaires. Il réunira dans un lieu exclusif des producteurs, des financiers, et des créateurs.

Parlons du Midem. Il y a des incertitudes des professionnels sur la pérennité de l’événement. Est-ce que le marché dédié à l’industrie musicale ne devrait pas être repensé pour renforcer son attractivité et son intérêt pour les professionnels ?

Nous ferons prochainement des annonces importantes concernant le Midem. Après plus de 50 éditions, c’est important pour nous de pérenniser cette ancienneté à un moment où l’industrie de la musique a retrouvé le chemin de la croissance. Le Midem reste l’événement référent. Nous continuons à investir dans le Midem parce que nous y croyons et que la croissance qui s’annonce pour le marché est une perspective rassurante. Le Midem 2017 a été plein d’énergie, nos clients ont adoré, et nous avons notamment vu un retour de Warner Music en force. Nous faisons un constat très positif aussi sur les exposants, nous parvenons à les fidéliser et augmentons progressivement le nombre de pavillons comme ceux des pays scandinaves et de la Hongrie.

« MIPCOM, MIPTV et Midem ont vocation à être des lieux importants pour les discussions entre les acteurs »

Cette édition du MIPCOM est marquée par la présence de Facebook, Snap et la Commission Européenne, tandis qu’Amazon était présent au MIPCOM. Les marchés de Reed MIDEM ont-ils vocation à être des lieux d’échange sur les enjeux économiques et politiques des industries de contenus ? Dans un contexte de débats nombreux sur le droit d’auteur, le partage de la valeur et la régularisation du statut des plateformes, pourquoi des débats contradictoires ne sont-ils pas organisés avec les plateformes présentes ?

Les salons de Reed MIDEM ont trois priorités : ce sont effectivement des événements pour faire du business, pour rencontrer des partenaires existants et futurs et pour aborder les sujets importants pour nos industries. Au Midem par exemple, la Commission Européenne vient discuter avec les acteurs de l’industrie sur un programme de soutien financier. Egalement au Midem nos conférenciers soulèvent assez souvent la question de la rémunération des artistes par les grandes plateformes numériques. MIPCOM, MIPTV et Midem ont donc bien vocation à être des lieux importants pour les discussions entre les acteurs.

De quels indicateurs disposez-vous en termes d’impact des marchés Reed MIDEM dans les signatures de contrats ou avancées de discussions ? Comment procédez-vous pour que MIPCOM, MIPTV et Midem restent indispensables ?

Nous savons que la satisfaction est élevée grâce à un certain nombre de critères que nous évaluons grâce aux sondages des clients. Bien évidemment il y a beaucoup d’accords signés et annoncés pendant nos salons. Le fait que de nombreuses sociétés choisissent le MIPCOM et le MIPTV pour lancer des séries haut de gamme montre l’intérêt de ces salons pour nos clients. MIPCOM, MIPTV et Midem sont des marchés sans équivalents. Et pour que MIPCOM, MIPTV et Midem restent indispensables nous avons l’obligation d’écouter nos clients afin de mieux comprendre leurs besoins. Les mondes de la télévision et de la musique évoluent à une telle vitesse que notre devoir est de fournir des événements les mieux adaptés possible pour accompagner nos clients dans leur développement.

 

Partager cet article