Guillaume Leblanc, Directeur Général du SNEP, quitte ses fonctions et rejoint le MEDEF

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La filière musicale n’est pas exempte de mercato de rentrée. L’un des organismes professionnels les plus influents du secteur, le Syndicat National de l’Edition Phonographique, premier syndicat de la profession qui représente les intérêts des producteurs dont les trois majors, s’apprête à connaître une réorganisation majeure. Et pour cause, Guillaume Leblanc quitte ses fonctions de Directeur Général du SNEP qu’il occupait depuis mars 2013. A compter du 24 septembre prochain, il sera nommé Directeur des Affaires publiques du MEDEF, première organisation patronale dont le SNEP est membre. L’information sera a priori rendue officielle en début de semaine par un communiqué du MEDEF puis du SNEP. Ce départ vers de nouveaux horizons est en réalité une sorte de retour aux origines avec en prime une ascension pour Guillaume Leblanc qui, en rejoignant le Mouvement des entreprises de France, se rapproche au plus près de la politique. Il avait démarré sa carrière professionnelle en tant que collaborateur de Bruno le Maire, actuel Ministre de l’Économie et des Finances, de 2007 à 2008 puis aux côtés de Franck Riester de 2008 à 2013. La ténacité de Guillaume Leblanc à défendre les intérêts des producteurs tout en faisant prévaloir les négociations avec les syndicats sur des sujets aussi houleux que la garantie de rémunération minimale des artistes s’inscrivait clairement dans le sillon de la stratégie du MEDEF sur les gros dossiers ayant trait à l’emploi. Guillaume Leblanc a aussi émergé parmi les personnalités les plus influentes de l’industrie musicale et plus globalement des industries de la Culture de par son investissement auprès des décideurs politiques pour que les intérêts de la filière soient défendus lors les arbitrages politiques, et ce en France avec entre autres le budget du Bureau Export ou plus récemment le Centre National de la Musique comme à l’échelle européenne avec le projet de réforme du droit d’auteur. Le « travail politique et parlementaire », la « négociation sociale au sein de la branche » ou encore la « stratégie de communication » sont d’ailleurs soulignés par le MEDEF comme des accomplissements de Guillaume Leblanc à la Direction Générale du SNEP. Néanmoins, ce départ intervient à un moment où le SNEP et plus globalement la filière musicale se doivent se faire valoir leurs intérêts sur les dispositifs et dossiers structurants du secteur. La filière musicale arrive à un tournant décisif en cette rentrée avec, en plus des dossiers internes, des dossiers politiques comme le Centre National de la Musique pour lequel des moyens supplémentaires sont plébiscités, mais aussi le crédit d’impôt dédié à la production phonographique, qui sera évalué dans le cadre du projet de loi de finances 2019. Pour l’heure, la personne qui se verra nommée à l’un des postes clés de la filière n’est pas encore connue.

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