La bascule du marché de la musique enregistrée se préfigure

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L’écoute de musique en ligne continue de progresser dans les habitudes. L’engouement pour les services offerts par Spotify, Deezer et maintenant Apple Music est certain. Les chiffres des abonnés payants en France sont certes à mettre en corrélation avec les multiples opérations commerciales et marketing avec des opérateurs mobiles mais ils sont là. La barre des 3,5 millions d’abonnés payants en France avait été franchie au premier semestre 2016. Le streaming devient enfin un mode de consommation dit « de masse » au point de prendre des parts de marchés de plus en plus importantes.

Avec un chiffre d’affaires en hausse de 42% sur les neufs premiers mois de l’année 2016, la consommation de la musique en streaming procure enfin les effets escomptés. D’après les premiers chiffres annoncés par le SNEP, le streaming impulse le retour de la croissance. En 2016, le chiffre d’affaires du marché de la musique enregistrée a progressé de 6%. Le digital en représente désormais plus de 40%, dont les ¾ générées par les écoutes de musique en ligne. 3,8 millions de français ont souscrit à des abonnements payants. Le Syndicat National de l’Edition Phonographique n’a toutefois pas donné de détails sur les résultats des ventes liées au support physique, dont la baisse semblait s’être stabilisée sur les neufs premiers mois de l’an dernier (0,7%). Le bilan 2016 du marché de la musique enregistrée sera présenté par le SNEP aux acteurs de la filière et à la presse le 28 février prochain. La bascule du marché vers le digital se profile donc et devrait, au rythme de la progression du streaming, être effective au plus tard dans les trois années à venir.

Le streaming de plus en plus populaire

Le streaming est actuellement en train de rentrer définitivement dans les habitudes des consommateurs. Ils sont 8 sur 10 à déclarer avoir connaissance d’au moins une plateforme de streaming au troisième trimestre de l’année écoulée, selon Médiamétrie. Et si la part de consommateurs ayant souscrit à un abonnement gratuit ou payant est moins élevée qu’attendu, 48%, c’est tout de même 6 points de plus qu’en 2015. Une progression constatée auprès des jeunes consommateurs en particulier (+15%), mais également au sein des catégories socio-professionnelles favorisées. La prédominance du streaming auprès des jeunes n’est évidemment pas une surprise au vu des résultats des artistes de musiques urbaines réalisés sur le digital tout au long de l’année. De son côté, l’institut GFK estime que 34% des français écoutent de la musique en ligne. Le volume d’écoutes a d’ailleurs bondi de 58% en 2016 pour atteindre 28 milliards. Pour autant, les publics ne délaissent pas nécessairement la radio pour le streaming. Médiamétrie indique que 3 internautes sur 10 auraient écouté la radio en ligne durant le troisième trimestre 2016. Ce qui n’a pas empêché à 89% d’entre eux de continuer à écouter la radio sur le format traditionnel.

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