Le streaming poursuit sa progression dans les habitudes de consommation

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Le Syndicat National de l’Edition Phonographique a publié son rapport de « l’économie de la production musicale » pour l’année 2016. Le grossissement des volumes de streams combiné à la popularité croissance du streaming auprès des français rendent optimistes les producteurs de phonogrammes. Le début du second semestre de l’année est un moment opportun pour mettre en exergue les premiers indicateurs de la consommation de la musique en streaming constatés début 2017.

Plus d’un tiers des français (36%) écoute de la musique sur les plateformes de streaming. C’est le constat dressé par l’institut GFK sur la base des données fournies par un panel de 13 000 personnes représentatives de la population. Le SNEP suit l’évolution de la popularité du streaming par le biais du baromètre MusicUsages. L’écoute de musique en ligne est certes de plus en plus populaire auprès des français, mais YouTube reste la plateforme à capter le plus grand nombre d’utilisateurs. 94% des français sont familiers avec YouTube, qui est suivie par Deezer (88%), Dailymotion (79%) et Spotify (65%). Sans surprise, l’utilisation des plateformes de streaming vidéo reste plus répandue, avec pas moins de 75% des interrogés, contre 68% pour le streaming audio. La prédominance du streaming vidéo est constatée sur les principaux marchés comme sur les trois premiers marchés européens que sont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, selon une étude Ipsos réalisée pour l’IFPI fin 2016. La gratuité est évidemment la raison pour laquelle la majorité des consommateurs français opte pour YouTube, outre la facilité et l’accessibilité des catalogues les plus populaires. Pour autant, le leadership de YouTube n’enraye pas la croissance de la popularité de streaming en France. La France serait même le marché européen où le streaming est le plus répandu dans les usages, et le 3ème marché dans le monde devant les USA et derrière la Suède et la Corée. La consommation de musique en streaming a augmenté de près de 30 minutes en huit mois, atteignant 8 heures et 19 minutes en janvier 2017. Pas moins de 43% des utilisateurs déclarent écouter de la musique en streaming quotidiennement, et 57% concernant les jeunes de 15 à 29 ans. Et le streaming serait désormais, toujours d’après les chiffres de GFK publiés par le SNEP, le moyen de consommation de la musique principal de 65% des jeunes 15 à 29 ans. De quoi illustrer l’augmentation de l’écoute en ligne de musique, nettement optimisée par les usages sur le mobile, 79% des interrogés ayant déclaré consommer sur mobile soit autant que sur ordinateur.

Faible part des abonnés premium dans les utilisateurs

La courbe des souscriptions d’abonnement ne croît pas aussi rapidement que la consommation globale de la musique en streaming. Evidemment, son caractère effectif n’est plus à démontrer puisqu’avec un chiffre d’affaires de 117 millions d’euros, le streaming premium a composé en 2016 82% des revenus du streaming audio. Cependant, l’an dernier, pas moins de 80% des utilisateurs des plateformes n’étaient pas des abonnés payants. La France compte même la part d’abonnés payants la plus faible parmi le nombre d’utilisateurs, par rapport à la Corée, la Suède, l’Allemagne, les USA et le Royaume-Uni. Et pour cause, des arguments marketing des plateformes de streaming qui ne sont pas aussi convaincants qu’attendu, d’après les données récoltées par GFK. L’absence de publicité et le large catalogue sont les seules fonctionnalités qui semblent convaincre plus de 50% des souscripteurs d’abonnement. Et seuls 32% des interrogés ont déclaré souscrire à un abonnement pour profiter de la compatibilité des appareils, un chiffre qui tombe à 17% concernant le hors-ligne. Globalement, toutes les fonctionnalités sont plus populaires qu’auparavant. Mais la suggestion personnalisée des chansons, permise par les algorithmes, est celle dont la popularité a le plus augmenté entre mi 2016 et début 2017. Début 2017, 43% des abonnés plébiscitaient la recommandation proposée par les plateformes de streaming, contre 25% en mai 2016. Autant d’éléments qui illustrent la progression constante du streaming dans les habitudes de consommation, un argument sur lequel s’appuieront certainement les artistes-interprètes notamment, pour faire valoir la rémunération proportionnelle à l’exploitation des œuvres sur les plateformes de streaming.

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