La Spedidam en quête d’alliés politiques pour les artistes-interprètes

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Les Rencontres Spedidam pour la Culture auront lieu le 28 février prochain. A quelques semaines de l’élection présidentielle, la SPRD des artistes-interprètes entre à son tour en campagne.

La Spedidam veut inclure la rémunération des artistes-interprètes sur le marché numérique dans les politiques française et européenne pour les années à venir. De son point de vue, la loi LCAP n’a pas apporté de solutions en la matière. La société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes réclamait une rémunération perçue directement auprès des plateformes. Elle avait, par le biais de certains députés, proposé des amendements en ce sens qui avaient tous été rejetés par les parlementaires. Depuis, la Spedidam estime que dans le contexte juridique et législatif actuel, les artistes-interprètes sont exclus de la chaîne de rémunération pour les cinq ou dix prochaines années.

Echelle Européenne

Dans une campagne vidéo mise en ligne il y a quelques jours, sur YouTube, la Spedidam dénonce une fois de plus l’absence de rémunération pour les artistes-interprètes sur le streaming au profit des producteurs. L’occasion également de critiquer les propositions de la Commission Européenne sur la réforme du droit d’auteur, qu’elle juge « seulement en faveur de l’industrie et n’apportant aucune amélioration ». La Spedidam et les 35 autres organisations d’AEPO-Artis estiment que les demandes de la Commission, en termes de transparence des contrats et de possibilité de négocier une rémunération, ne rééquilibrent pas le rapport de force entre producteurs et artistes-interprètes. Les représentants des artistes-interprètes appellent de leurs vœux que la stratégie numérique de la Commission Européenne vienne sécuriser la rémunération des artistes-interprètes tout en facilitant l’accès aux œuvres. Cet enjeu et ceux afférents feront l’objet d’une des deux tables rondes organisées au colloque du 28 février. La Commission Européenne n’y sera pas représentée. Mais outre la Vice-Présidente de la Commission de la Culture du Sénat, Colette Mélot, la députée européenne Constance Le Grip participera aux échanges.

Election présidentielle

La Spedidam n’est pas partie prenante au rassemblement de la filière musicale au sein de l’organisation Tous Pour La Musique. Il faut dire qu’elle s’est isolée par ses positions sur le marché digital de la musique enregistrée, en contradiction assumée avec celles des producteurs et de leurs représentants (Snep, SCPP), et ses propos ouvertement critiques vis-à-vis de certains acteurs. Les plateformes de streaming, les producteurs et leurs représentants seront absents aux rencontres Spedidam pour la Culture. Un manque de contradicteurs en somme. La Spedidam persiste à défendre coûte que coûte les intérêts de 35 000 artistes-interprètes qu’elle représente, et des 100 000 au total à qui elle reverse des droits. L’accord signé avec l’Adami en octobre dernier est une avancée vers une meilleure rémunération avec de la création d’un guichet unique, la Société des Artistes Interprètes. Dans la bataille de la valeur en ligne, la SPRD présidée par François Nawak a besoin d’alliés. A l’occasion de son colloque elle présentera ses propositions pour les artistes-interprètes dans le cadre de l’élection présidentielle, devant les représentants des candidats à qui évoqueront les leurs. C’est le premier évènement de la Culture auquel ces derniers seront présents et représentés. Yannick Jadot y sera présent, François Fillon représenté par le Maire de Cannes, David Lisnard, et Benoît Hamon par le député Hervé Féron. Des porte-paroles d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon sont également annoncés. Marine le Pen ne sera cependant pas représentée. Le colloque de la Spedidam sera toutefois clôturé par la Ministre Audrey Azoulay, qui s’adressera donc aux artistes-interprètes huit mois après avoir déclaré au Midem que les « voix dissonantes étaient nuisibles » à une filière de la musique plus que jamais en quête d’union.

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