Spectacles : une croissance profitable à la majorité des jauges, des régions et des genres musicaux

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 Les spectacles tous genres confondus n’ont jamais été aussi nombreux et ils atteignent des records en termes de fréquentation et de recettes de billetterie. La croissance des entrées payantes et des recettes issues de la vente de billets est impulsée par les concerts et les festivals notamment dans les genres de la chanson, pop / rock, musiques urbaines et musiques électroniques. Les chiffres relatifs à la diffusion des spectacles au titre de l’année 2017, récemment publiés par le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz, mettent en exergue la croissance et la vitalité du secteur du spectacle et notamment du live. Une dynamique qui traduit une marge de progression certaine compte tenu de l’appétence toujours plus marquée pour les concerts et les festivals, mais également de la diversité de l’offre et de la concurrence. De quoi nourrir d’optimisme les professionnels quant au développement du secteur, non sans renforcer leurs attentes quant à une politique ambitieuse pour l’accompagner.

2017 a été une année de pleine croissance en tous points pour la diffusion de spectacles. Les évènements tragiques de 2015 et 2016 n’ont pas eu les impacts négatifs tant redoutés sur le secteur. L’offre de spectacles s’est encore élargie en 2017 avec un total de 65 420 représentations payantes soit une hausse de 4%. Une augmentation constatée tant sur les festivals, avec 9 724 représentations payantes recensées (+2%), que sur les autres spectacles qui totalisaient plus de 55 000 représentations. Le volume des représentations payantes a augmenté entre autres suite à la hausse des concerts de musiques urbaines (+15%), passés de 2 412 à 2 774, et aussi des musiques électroniques dans une mesure équivalente avec 3 693 concerts. Aucune baisse n’a eu lieu concernant le nombre de représentations des spectacles musicaux. Dans le détail des catégories de lieux, les salles de musiques actuelles ont représenté 61% de l’ensemble des représentations payantes pour 50% du nombre d’entrées. Les salles pluridisciplinaires ont été le 2ème type de lieux de diffusion à proposer l’offre la plus large avec une part de 20% des représentations payantes, tandis qu’elles ont généré 14% du nombre d’entrées payantes. Suivent les lieux catégorisés « plein air », où se déroulent les festivals, qui ont compté pour 12% du total des entrées payantes alors qu’ils ne représentent que 2% du nombre de représentations. D’un point de vue géographique, malgré la forte concentration de représentations sur la région Île-de-France avec une part de 35%, l’enrichissement de l’offre de spectacles a été impulsé par les autres régions où ont eu lieu 2 100 représentations de plus en 2017, soit une progression de 5%, contre 2% pour la région de la Capitale. La Normandie, le Centre Val-de-Loire et le Pays de la Loire sont les trois régions où ont été constatées les plus fortes progressions. Les tendances sont disparates parmi les régions les plus dynamiques en matière de diffusion de spectacles. L’Auvergne Rhône-Alpes, qui représente 8,7% du nombre de représentations, a enregistré une augmentation de 7%. L’Occitanie, 4ème région en termes de représentations payantes, a poursuivi sur sa lancée avec 8% de plus. En revanche, la 2ème région la plus dense, Provence-Alpes-Côte d’Azur, a vu son nombre de représentations baisser de 2%.

Forte hausse de la fréquentation pour les genres musiques urbaines, chanson et pop / rock

La fréquentation globale des spectacles a atteint son plus haut niveau historique en 2017 avec 28,7 millions d’entrées dont 26,3 millions d’entrées payantes (+9%). Les spectacles musicaux en ont été le moteur. Alors que des baisses de fréquentation ont été recensées sur l’humour et les comédies musicales, les musiques urbaines (+59%), la chanson (+19%), ainsi que le genre pop / rock (+8%) ont réalisé de fortes augmentations et ont atteint respectivement 2,8 millions, 5,3 millions et 5,9 millions d’entrées payantes. La progression de la fréquentation payante s’est par ailleurs opérée sur différentes jauges. Les parts des entrées totales réalisées par l’ensemble des représentations avec des jauges entre 200 et plus de 6 000 entrées sont plus ou moins équitables puisqu’étant comprises entre 19% (200 à 600 entrées) et 22% pour les spectacles à plus de 6 000 entrées. En termes de tendances, les représentations payantes de plus de 6 000 entrées ont gagné un million de spectateurs avec un total de 6,4 millions d’entrées (+19%). Dans le même temps, la progression des spectacles avec une fréquentation comprise entre 200 et 1 500 entrées s’est élevée à plus de 500 000 entrées payantes pour atteindre 11,1 millions. Soit davantage que la part de fréquentation pour les représentations avec une jauge entre 1 500 et 6 000, qui ont grossi de 300 000 entrées et ont représenté 7,9 millions (+4%). La hausse de la fréquentation des spectacles constatée à l’échelle nationale est également de rigueur dans l’ensemble des régions hors Outre-mer et Corse. Malgré ses quelques 31 000 représentations, dont 27 000 rien qu’à Paris, et une part de 34,7%, la région Île-de-France est tout de même parvenue à attirer encore plus de spectateurs avec une augmentation de 9% des entrées payantes. Même dynamique pour la région Auvergne-Rhône-Alpes (10,8% de la fréquentation) et la région Occitanie (7,2% des entrées payantes) avec respectivement +8% et +9%. Mais les plus fortes hausses ont été enregistrées en Bretagne (+15%) et dans le Pays de la Loire (+12%) bien que les deux régions ne comptent pas de part de fréquentation parmi les plus élevées sur le territoire.

L’augmentation des recettes de billetterie des moyennes jauges supérieure aux grandes et très grandes jauges

Le secteur du spectacle a établi un nouveau record pour les recettes de billetterie. D’après les données des chiffres de la diffusion du Centre National des Variétés, l’ensemble des représentations payantes, organisées par quelques 4 022 déclarants, ont généré 930 millions d’euros de recettes de billetterie en 2017. La progression s’élève à plus de 100 millions de plus en un an soit 15%. Le caractère rassembleur des festivals s’est encore renforcé en 2017 avec une hausse de 11% en termes de fréquentation, qui leur a permis de franchir les 7 millions de spectateurs. Les festivals ont généré près de 25 millions d’euros supplémentaires de recettes de billetterie entre 2016 et 2017 pour un total plus de 191 millions d’euros. La progression des recettes de billetterie des festivals (+15%) est identique pour les représentations autres que les festivals avec un total de 738 millions d’euros. A l’instar de la fréquentation payante, les spectacles de musiques actuelles ont nettement boosté les recettes de billetterie, avec des hausses sur tous les genres. La croissance la plus significative porte là-encore sur les musiques urbaines qui sont passées de 44,5 à 74 millions d’euros en un an (+67%), ce qui en fait le 3ème genre musical à générer le plus de recettes de billetterie. Les spectacles pop / rock ont largement franchi la barre symbolique des 200 millions de recettes de billetterie avec un total de 235,8 millions d’euros (+27%). Même trajectoire pour les spectacles de de chanson qui ont généré 206,1 millions d’euros (+30%). En termes de jauges, les spectacles de plus de 6 000 entrées ont réalisé 34% des recettes de billetterie soit la plus importante. En hausse de 31%, les très grandes jauges ont les 315 millions en 2017. Pour autant, et c’est l’une des informations les plus importantes des chiffres de la diffusion des spectacles, la croissance des recettes de billetterie générées par les spectacles de plus 6 000 entrées payantes en 2017 ne s’est pas faite au détriment des spectacles de jauges inférieures. Les recettes de billetterie des représentations ayant des jauges comprises entre 1 500 et 6 000 entrées ont augmenté à hauteur de 10 millions d’euros (287 M€). En parallèle, celles des spectacles rassemblant entre 200 et 1 500 spectateurs sont passées de 249 à 274 millions d’euros (+10%). Le détail des chiffres de la billetterie communiqués par le Centre National des Variétés permet de constater que malgré les disparités en termes d’entrées payantes, la progression des recettes de billetterie s’est opérée dans toutes les régions (hors Outre-mer). Autant de chiffres et de tendances qui confirment que la concentration – qui pour l’heure ne peut être statistiquement observée que par les données du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz relatives aux parts respectives des 50 redevables, spectacles, lieux et festivals les plus importants – a un impact limité sur la diffusion des spectacles étant donnés sa vitalité et son développement.

 

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