La Sacem se prépare à l’avenir de la musique en ligne avec URights

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La progression du streaming n’entraîne pas dans son sillon la meilleure rémunération des artistes. Le transfert de valeur entre plateformes et créateurs est, d’ores-et-déjà et pour les années à venir, un enjeu majeur pour la musique enregistrée. Sur ce terrain, la Sacem veut être présente sur le long terme et ce avec des solutions, d’où la création de la plateforme URights.

La bataille du transfert de valeur aura lieu sur deux fronts : entre les plateformes et créateurs, mais également entre les sociétés de gestion de droits elles-mêmes. Kobalt et Amra (American Mechanical Rights Association), nouveaux acteurs de la gestion de droits à l’échelle internationale, sont à l’offensive. L’arrivée de cette concurrence a été permise par une Directive de la Commission Européenne sur la gestion des droits pour mettre fin au monopole des sociétés européennes de perception et de répartition des droits. Cependant la Sacem entend préserver sa prééminence et son rôle prépondérant dans la gestion de droits d’auteur et de droits voisins. La riposte a été annoncée mi-janvier, à la suite de la signature d’un contrat formalisant une collaboration de dix ans entre la Sacem et IBM. Il s’agit d’une nouvelle plateforme, URights, qui naîtra et évoluera durant les dix ans de l’étroite collaboration entre la Sacem et l’acteur des technologies informatiques IBM. URights aura donc pour mission de protéger les droits des créateurs sur le marché en ligne de la musique. Un outil qui devrait nettement faciliter l’identification des œuvres pour une répartition la plus juste possible, à l’heure où les données sont amenées à se décupler. La Société d’Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique a vu ses données être multipliées par deux entre 2015 et 2016 avec 982,5 milliards d’actes. L’arrivée de la première version de URights n’a cependant pas été communiquée. Mais la plateforme illustre la stratégie de la Sacem de résister à la concurrence en devenant une « super société de gestion collective, en mesure de proposer des licences paneuropéennes notamment », déclarait son Secrétaire Général David El Sayegh lors de la dernière édition du MaMA.

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