Le streaming joue pleinement son rôle de moteur de croissance sur les marchés de la musique enregistrée européens et américains. Avec une place de leader pour les Etats Unis et une 3ème place pour le Royaume Uni dans le classement des marchés mondiaux, les industries anglo-saxonnes sont les premières à tirer profit de la forte progression de la consommation de la musique en ligne dans le monde. En tant qu’outsider de plus en plus visible sur la scène internationale, la France parvient à réaliser des résultats toujours plus remarquables chaque année.
Le streaming est un créateur fort de valeur sur le marché français comme à l’international. Alors que le marché français continuait de fléchir jusqu’en 2014 et 2015, la filière a pu s’appuyer sur les indicateurs positifs de l’export de la musique made in France. A quelques jours de la publication des chiffres de la musique enregistrée pour l’année 2017 par le SNEP, quels qu’ils soient, la filière musicale démarre l’année 2018 sur des perspectives positives. En ouvrant l’accès aux consommateurs des marchés étrangers, le streaming permet à la musique produite par la France de briser un épais plafond de verre. C’est le constat fait à la lecture des premiers résultats communiqués par le Bureau Export. La musique made in France a atteint des records en 2017 avec un total de 66 certifications pour les albums et les singles contre 38 en 2016. Le chiffre qui illustre le plus la croissance de l’export a été précisé par Marc Thonon. « En 2016, les singles et albums certifiés avaient généré 3 milliards de streaming hors France. En 2017, l’on parle de 8 milliards de streams » a déclaré le Directeur Général du Bureau Export, devant la filière réunie sous l’égide de la Ministre de la Culture. Sans surprise, l’électro s’est de nouveau imposé parmi les genres les plus plébiscités à l’international en 2017 avec un album certifié double disque de diamant à l’export pour Major Lazer avec en plus six certifications singles, un album diamant pour Kungs outre cinq certifications singles et deux albums platine et or pour Justice. En parallèle de leur domination dans les charts français tout au long de l’année 2017, les musiques urbaines ont aussi été très écoutées à l’étranger au vu de la triple certification album de platine obtenue par Maitre Gims et de l’album certifié or pour MHD. L’export de la musique made in France s’est également traduit sur la scène. Les tournées de Feist (30 dates), Ibeyi (25 dates), Jain, Her, (20 dates) sont sans équivoques, la pop des artistes labellisés made in France est particulièrement populaire à l’étranger. Autant de succès qui confortent les acteurs la filière dans leur volonté d’obtenir des moyens consolidés mais aussi de voir se déployer une ambition politique pour l’export. Les problématiques d’ordre administratif et fiscal rencontrées par les professionnels ne leur font pas perdre de vue que l’export de la musique et du spectacle pourrait être encore plus dynamique bien que les artistes réalisent déjà de bons résultats. S’y ajoutent également le fait que les aides octroyées par le Bureau Export soient très sollicitées pour soutenir les professionnels et impulser leur stratégie d’émerger sur des marchés clés. A ce titre, le rehaussement de la subvention du Bureau Export par le Ministère de la Culture devrait venir renforcer les budgets dédiés aux aides. Mais il est considéré comme une première étape par la filière. Des efforts sont aussi attendus par le Bureau Export vis-à-vis d’autres institutions comme le Ministère des affaires étrangères et l’Institut Français, en plus de ceux escomptés du côté de la filière. « La filière se doit maintenant de faire mieux encore » a appelé de ses vœux Marc Thonon, qui a de nouveau salué la « formidable impulsion » donnée par la Ministre. A l’occasion de la distinction de Jain, Emilien Parisien et William Christie, Françoise Nyssen a souligné son engagement pour « défendre la diversité culturelle face aux tendances à l’harmonisation et à la mondialisation ».
