Le marché de la musique enregistrée en légère baisse au premier semestre

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Les six premiers mois de l’année se soldent par un succès en demi-teinte pour la musique enregistrée. Le streaming produit certes les résultats escomptés, mais ils n’ont pas été suffisants pour garantir le maintien de la croissance dans la continuité de l’année 2016.

Le retour de la croissance sur le marché de la musique enregistrée n’est pas encore acté. Le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP) a publié les derniers chiffres du secteur en milieu de semaine. Et à la surprise générale, cinq mois après l’annonce de la première inversion de la courbe depuis près de quinze ans, c’est une nouvelle baisse des revenus du marché de la musique enregistrée qui a été enregistrée sur le premier semestre. En léger recul (-2,3%), le chiffre d’affaires du secteur annoncé par le Snep est de 189 millions d’euros sur les six premiers mois, contre 194 millions à la même période l’an dernier. L’absence de sorties d’albums de têtes d’affiche de la chanson française (Johnny Hallyday, Mylène Farmer, Calogero, Zazie, etc.) en fin d’année 2016 et en début d’année 2017 n’y est sans doute pas étrangère. Comme attendu, le streaming confirme son rôle de relais de croissance avec une augmentation des recettes de l’ordre de 27% pour atteindre 87 millions d’euros. La croissance du streaming payant s’est également confirmée au premier semestre, les revenus générés par les souscriptions d’abonnements s’étant élevés à 71 millions d’euros (+26%). Nette progression du streaming financé par la publicité également, de l’ordre de 30%, qui a rapporté 16 millions d’euros. Autant d’augmentations qui n’ont pas enrayé les pertes causées par le déclin du physique qui, après s’être stabilisé l’an dernier, s’est accéléré au premier semestre 2017 avec une baisse de 19 millions d’euros, et est passé sous la barre des 100 millions. Provoquant au passage une bascule du marché de la musique enregistrée vers le numérique de manière anticipée. En hausse de 16%, les revenus du numérique se sont élevés à 104 millions sur les six premiers mois, soit le niveau des recettes des ventes en physique au premier semestre 2016, tandis que le chiffre d’affaires sur le support physique est tombé à 85 millions d’euros. D’après les données publiées par le SNEP, au premier semestre de l’année 2017, le chiffre d’affaires du marché de la musique enregistrée s’est composé à 55,1% des revenus tirés du numérique, dont 46,3% pour le streaming, tandis que les recettes des ventes physiques équivalent à 44,9%. Une tendance qui s’explique par la domination des musiques urbaines dans les charts durant les six premiers mois. S’il est souligné dans le dernier bilan du SNEP que 15 des 20 albums qui se sont le mieux vendus sont interprétés par des artistes francophones, la musique made in France doit pas moins de neuf de ses vingt meilleures ventes aux musiques urbaines.

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