L’industrie musicale britannique affirme sa forte contribution économique

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La croissance du secteur de la musique au Royaume-Uni profite à l’ensemble de l’écosystème. Acteurs du spectacle, de l’édition, intermédiaires et industries techniques contribuent à l’économie. Un poids  qui se traduit certes en revenus générés sur son marché intérieur mais également en termes d’emplois et de revenus à l’export. Autant d’arguments pour la filière musicale britannique investie pour faire valoir ses intérêts dans le contexte du Brexit.

La musique au Royaume-Uni pesait 1 milliard d’euros de plus en 2016 qu’en 2012. Le poids économique de l’industrie musicale britannique a été évalué à 4,4 milliards de livres (4,99 milliards d’euros) par UK Music, l’organisme qui représente les intérêts de la musique enregistrée, du spectacle et de l’édition. Son rapport annuel publié récemment précise que la contribution économique des créateurs s’élève à 2,26 milliards d’euros, tandis que le spectacle représente 1,13 milliard d’euros. Les acteurs de la musique enregistrée (labels, distributeurs) contribuent à hauteur de 725 millions d’euros et l’édition pour 536 millions d’euros. Le spectacle et la création sont les secteurs dont la contribution économique a le plus augmenté ces dernières années. Equivalent à la musique enregistrée (labels, maisons de disques) en 2012 et évidemment loin derrière la création (rémunération des artistes, droits d’auteur et droits voisins), le spectacle a pris une place de plus en plus importante pour prendre la 2ème place en matière de contribution économique au sein du secteur. La croissance de la valeur créée par la musique britannique s’explique également par celle des revenus à l’export qui ont augmenté de 340 millions d’euros l’an dernier. Entre 2012 et 2016, l’ensemble des hausses, notamment celles de l’édition et du spectacle, ont permis à l’export de faire croître sa contribution économique de 566 millions d’euros (500 millions £). Outre les rémunérations des artistes et les droits d’auteur et droits voisins, qui représentent 1 milliard d’euros, l’édition est la 2ème source de revenus à l’export de la filière musicale britannique avec 735 millions d’euros, devant les labels et distributeurs (477 millions d’euros) et les intermédiaires (OGC, managers, etc.) avec 361 millions d’euros.

Quid des conséquences du Brexit

Les revenus à l’export de la musique britannique ont rapporté 2,8 milliard d’euros en 2016. Un chiffre d’affaire équivalent à plus de la moitié de la contribution économique de la musique au Royaume-Uni. L’export est donc une source de revenus essentielle au leader européen et 3ème marché mondial de la musique. L’industrie britannique brandit sa contribution économique et la source important de revenus qu’est l’export pour défendre ses intérêts financiers. Ils pourraient être remis en cause par le Brexit. D’après une étude menée par UK Music, 50% des créateurs, artistes, producteurs et managers considèrent que la sortie programmée de l’Union Européenne auraient un impact négatif sur leur travail. 20% estiment tout de même que le Brexit n’aurait aucun effet tandis que l’impact serait positif pour seulement 2% d’entre eux. La filière musicale britannique s’interroge sur les conséquences du Brexit à différents niveaux. La sortie de l’Union Européenne est certes vue comme une opportunité de développer des relais de croissance pour le marché à l’international. Mais les acteurs de l’industrie s’inquiètent des répercussions comme sur la libre circulation des artistes, les coûts pour les tournées et la promotion des artistes. UK Music a d’ores-et-déjà fait part de son souhait d’obtenir des engagements de la part des politiques, pour « avoir les meilleurs accords pour protéger nos 140 000 emplois, pour faire croître nos revenus à l’export et pour effacer les frontières pour notre industrie et surtout les artistes qui se produisent à l’étranger » a précisé Michael Dugher, son Directeur Général. Il est souhaité que le Brexit n’occasionne ni des coûts supplémentaires pour les artistes et les musiciens, ni d’entrave à la consolidation du droit d’auteur.

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