2/3 des festivals disparus avaient moins de 10 ans

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C’est un paysage des festivals très riche et diversifié qui est présenté et décrypté conjointement par le CNV, la Sacem et l’Irma depuis trois ans. Le baromètre des festivals de musiques actuelles permet de suivre l’économie des festivals, leur concentration selon les régions et les saisons, mais également les conséquences de la compression du secteur. Et les disparitions de festivals constituent la principale tendance constatée ces trois dernières années.

Le désengagement des pouvoirs publics, qui s’est matérialisé par des baisses et suspensions drastiques de subventions, a bousculé l’écosystème des festivals. L’optimisation des recettes propres avec la billetterie, la restauration, le merchandising – sur lesquels l’on constate généralement une hausse des prix – sont avec le sponsoring plus que jamais indispensables au financement des 1 400 festivals payants en totalité ou en partie. Les festivals gratuits et payants n’étant pas parvenus à s’autofinancer et à être rentables ont dû tirer leur révérence. Ces trois dernières années l’on a donc assisté à un durcissement en la matière. Pas moins de 1 887 festivals ont été recensés en 2015 sur l’ensemble du territoire. Mais le constat est assez inquiétant puisque depuis 2014 il y a plus de festivals qui s’arrêtent et moins de festivals qui démarrent. En effet, alors qu’en 2013 pas moins de 132 festivals étaient créés pour seulement 35 festivals arrêtés, en 2015 ce sont pas moins de 92 festivals qui ont mis la clé sous la porte pour seulement 109 festivals créés. C’est dans ce contexte que les nouveaux festivals se sont de plus en plus orientés vers un modèle économique payant. Seuls 12% des nouveaux festivals ont opté pour la gratuité durant ces trois dernières années.

Plus de trente festivals disparus avaient moins de cinq ans

La difficulté pour les nouveaux festivals de petite et moyenne envergure à attirer des sponsors et des spectateurs pour amortir les coûts et engranger des recettes est une épée de Damoclès. Toutefois la contrainte de l’arrêt des festivités faute de ressources et de revenus a touché tous les genres de festivals, quelle que soit leur ancienneté ou leur région. L’an dernier, une dizaine de festivals âgés de plus de 25 ans se sont arrêtés. Néanmoins, dans un environnement déjà très concurrentiel, les plus vulnérables sont bel et bien les festivals les plus jeunes. Sur un total de 91 festivals de musiques actuelles arrêtés en 2015, pas moins de deux tiers avaient été créés il y a moins de dix ans et plus du tiers il y a moins de cinq ans. Tous les genres ne sont autant sur la sellette. D’après le baromètre, les musiques amplifiées et électroniques ainsi que les musiques actuelles sont les seuls genres de festivals dont les créations compensent les disparitions. Les musiques du monde semblent être celles qui parviennent à se renouveler le moins, 10% des festivals du genre supprimés entre 2013 et 2015 n’ayant pas été recréés. Il en est de même pour le Jazz et musiques assimilées qui représentent 23% des suppressions de festivals pour seulement 15% des créations.

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