Brexit : la filière musicale britannique veut préserver son accès au marché européen

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Après l’Allemagne, la France, le Japon et les Etats Unis, les résultats du marché de la musique en 2016 du Royaume-Uni ont été publiés aujourd’hui. La British Phonographic Industry (BPI) affiche un enthousiasme modéré et se questionne d’ores-et-déjà sur les répercussions que pourrait avoir le Brexit.

C’est un bilan nettement positif mais en demi-teinte qui est dressé par la filière de la musique outre-manche. L’année 2016 s’est inscrite dans une continuité de la croissance que connaît le Royaume-Uni depuis quatre ans maintenant. Le marché de la musique enregistrée a comme escompté été porté par le streaming qui a consolidé son rôle de relais de croissance. D’après Kantar, la proportion d’adultes abonnés à un service de streaming payant est passée de 9 à 11% en 2016. L’augmentation des souscriptions d’abonnements a en effet été considérable, au point qu’ils composent maintenant près de 90% des 322 millions d’euros du marché du streaming. Les revenus générés par la consommation sur les plateformes de streaming ont progressé de 61% l’an dernier. Compensant largement – et c’est une singularité – le recul des autres supports. Et si la baisse des recettes du physique est légère (1,9%) par rapport à celle du téléchargement (-27,3%), le format historique représente encore 1/3 du marché soit 351 millions d’euros tandis que le téléchargement (177 M€) est passé de 31,5% à 16,3% en seulement trois ans. La progression effrénée du streaming, combinée à la perte de vitesse du physique, suffit à garantir qu’il deviendra majoritaire en 2017. Le marché britannique de la musique enregistrée s’orientera alors vers une prédominance du streaming en termes de revenus, à l’heure où sur le marché américain la barre des 50% a été franchie en 2016.

+11% pour l’export

Naturellement attentive aux perspectives de croissance pour le marché de la musique enregistrée, la filière outre-manche s’est par la voix de la British Phonographic Industry (BPI) exprimé quant à ses priorités. La contribution de l’export dans l’économie de la musique et de la musique dans l’économie globale au Royaume-Uni est considérable. D’après UK Music, qui défend les intérêts de la filière, les revenus générés par l’export ont progressé de 11% entre 2012 et 2015. En octobre dernier, Karen Bradley, Secrétaire d’Etat à la Culture, déclarait qu’un album sur six vendus dans le monde était britannique. La filière musicale outre-manche veut donc limiter les conséquences du Brexit. En ligne de mire, que la musique devienne une priorité pour le Gouvernement dans un contexte de sortie de l’Union Européenne. Les acteurs de l’industrie de la musique ont clairement communiqué leur volonté que le marché européen reste accessible pour les artistes du Royaume-Uni, de sorte qu’ils « puissent se produire librement dans les pays de l’Union Européenne », a précisé Geoff Taylor, Directeur Général de la BPI.

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